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Comment j’ai gagné le 🇫🇷 Cross du Mont Blanc ?

Quand rien n’est certain, tout est possible !


Ce début d’année est marqué par de belles premières places au scratch général sur des courses dans le sud-est.

 

Malgré un planning professionnel chargé et les responsabilités d’entrepreneur qui vont avec, je rêve de courir à nouveau des trails de renommée internationale et de haut niveau.

(voir le palmarès d’Amandine ici)

La vie « ordinaire » offre rarement le niveau d’intensité que peuvent procurer les émotions ressenties quand tu franchis la ligne d’arrivée accomplie.


Ces quelques secondes, minutes qui te transcendent et te transportent…


​Quand le temps s’arrête, quand plus rien n’a d’importance que l’instant présent…


Quand tu ressens un tel épanouissement intérieur lié au « travail » bien fait.

Faire des choix…

J’ai choisi de laisser passer ma chance d’intégrer l’Équipe de France de Trail, malgré les sollicitations de la fédération.


C’était très tentant mais la réalité est que j’ai une entreprise à faire tourner et des coachés qui comptent sur moi pour s’épanouir dans leur vie personnelle, professionnelle et dans leur pratique du trail.


"Bien dans ta vie, Bien dans ton trail" 


Avril 2023

Un coaché me contacte pour préparer son plan de course et son plan de ravitaillement en vue de sa participation au cross du mont blanc.

Le Cross emprunte une bonne partie du parcours du Marathon du Mont Blanc. Cela me rappelle de très bons souvenirs (et des douleurs aussi 😉 ).

Je décide de courir le Cross du Mont Blanc.

Le challenge démarre : obtenir un dossard !!

Je me démène, mais sans succès, je me fais une raison.

J’ai beau avoir été élite trail chez Hoka International, aujourd’hui, je n’ai plus de sponsors et les règles du jeu ont changé.

Quand le 21 mai,...

Marie m’envoie un message : « tu as un dossard pour le cross du mont blanc !!! ».

Quel beau cadeau d’anniversaire !

Merci encore Marie !

J’ai donc 1 mois pour me préparer !

c’est serré, c’est très serré, comme l’agenda pro !

De plus, je suis blessée au mollet et je n’ai pas couru depuis début mai.

Déterminée, je relève le challenge, je saisis ma chance.

C’était sans compter sur des problèmes pro, familiaux et une rage de dent qui vont malmener ma confiance en moi et rajouter du stress.

Je passe les quelques séances d’entrainement comme je peux. Avec des séances de up and down sur des côtes de 200 de déniv max à une altitude maxi de 236 m !!!

C’est pas gagné cette histoire !! 😉

 

Je n’ai pas l’entrainement physique et tant pis, je fais confiance à mon corps. J’entraine mon mental et je veille à mon organisation d’avant course. J’active les leviers que je maitrise et je mets à profit toute mon expérience et mon savoir faire des années précédentes. L'entrainement invisible qui est très très souvent occulté voire ignoré qui fait tout l'objet de mes accompagnements coachings.


J’ai de la chance, car je suis soutenue par des personnes très proches et Elodie me propose gentiment de m’héberger à Chamonix. J’évince ainsi la fatigue nerveuse et je switche pour favoriser un état d’esprit positif.


Samedi 24.06.2023 

Je veille à respecter une bonne routine d’échauffement, je ne sais pas du tout à quoi m’attendre.

Je rêve d’une course aboutie.

Sur la ligne de départ, dans le sas élite, des larmes d’émotion coulent sur mon visage.

J’ai une gratitude immense d’être ici. Je ne sais pas qui sont les favorites, je suis détachée d’une notion de résultat.

J’ai préparé mon plan de course la veille et je ne sais pas où j’en suis physiquement.

Une certitude : J’ai à cœur de bien faire.

Un dernier bisou à des proches et le décompte est lancé.

Concentrée, comme à mon habitude je prends un bon départ.

Je suis surprise qu’il soit si peu rapide : je m’étais préparée à être au rupteur direct. 

J’en oublie d’enclencher ma montre.

Peu importe, je connais le parcours sur carte et le profil par cœur.

J’ai mon plan en tête et je reste focus dessus.

 

Aujourd’hui, c’est plus qu’un trail de haut niveau que je souhaite courir, c’est une histoire que je veux Vivre et j’en suis son auteur : à moi de décider du scénario.

Cette histoire sera ponctuée de chapitres au gré de ma team de toujours qui m’assiste et me soutient dans les bons et les mauvais moments. Sans eux, je n’aurais sûrement pas la force.

Rapidement, mes souvenirs Marathon du Mont Blanc s’invitent.

Je cours le cross et pourtant je revis les sensations, les émotions intenses des années Golden Trail World Series. Que c’est bon !

Si bien qu'à mon arrivée au ravitaillement 1 à Montroc (km11), je suis surprise quand Marie-Hélène me dit que j’ai 4 minutes d’avance. Je comprends que je suis en tête de la course féminine.


Je comprends aussi que je suis dans le cross, car, clairement, mes jambes vont bien. D’habitude, ici, j’ai l’ascension/descente de l’aiguillette des Posettes dans les jambes et clairement elle charge. Ça me fait plaisir aussi d’entendre les supporters qui me reconnaissent et m’encouragent. On a tous besoin de reconnaissance et ces derniers mois je suis bien malmenée, alors ça fait du bien. J’essaie de remercier chacun d’un signe de la main tout en restant focus sur mon plan de course.

Me voila à la passerelle qui marquera le début des ascensions vers le Béchar pour ensuite rejoindre le ravitaillement 2 à la Flégère.

Je sais que je n’ai pas l’entrainement physique, alors je sors tous les outils que j’enseigne à mes coachés et je les applique à la lettre. Je ne me rappelle plus de l’ascension et j’arrive à la Flégère entamée mais déterminée. Je ne sais pas ce qui se passe derrière, la vie c’est devant.

Je comprends que c’est remonté à 1 minute derrière. En réalité c’était 8 min !

Plus j’avançais, plus je creusais l’écart malgré mon absence de condition physique.

J’ai mal mais c’est bien plus important de réussir. La partie en balcon est joueuse et je l'attaque en m'amusant avec les gars.


Le panorama est tellement grandiose que je veux en profiter au maximum.

J’ai une chance immense de pouvoir courir, j’ai de la chance de pouvoir être ici, j’ai de la chance d’avoir une équipe soutenante, j’ai envie de leur offrir un cadeau à eux aussi.

J’avale les kilomètres ainsi. La dernière petite montée (3 km 250 D+ 😉) passe finalement vite et j’entends Ludo Collet au micro. Je suis portée par les encouragements, je revois des souvenirs de course où je m’étais surpassée pour une 2ème place au Marathon. Ma sensibilité me rattrape, les larmes d’émotion reviennent laissant place progressivement à un besoin d’expulser l'énergie restante.

Quand je franchis la ligne d’arrivée je crie de détermination et d'accomplissement.

Je suis juste satisfaite de ce que j’ai réussi à faire dans un contexte inopportun.

Je ne réalise pas, j’ai l’impression que le voyage commence maintenant.


J'ai gagné le cross du mont blanc alors que 15 jours auparavant je n'avais pas de dossard !

La 2ème féminine avec laquelle j’ai sympathisé au départ (Mireia Pons) arrive 10 minutes après moi.

Je comprends alors ce que je viens de réaliser avec un chrono stratosphérique de 2h30’33’’ pour 23 km et 1700 D+ à 42 ans ! Incroyable !

Pour moi, la compétition est un jeu.

Elle ne détermine pas la valeur de ta personne.

Et tout ceci est éphémère.

L’important selon moi est le processus qui va maintenir ta motivation profonde.

Si j’avais eu peur du regard des autres, je ne me serais pas alignée au départ.

Si j’avais cédé à la pression, je serais restée chez moi.

Si j’avais eu peur de l’échec, j’aurais trouvé des excuses.

La réussite et ton épanouissement en trail résultent de nombreux paramètres.


👉 S’entrainer des heures et des heures ne suffit pas à réussir et ne garantit pas ton résultat.



Ce weekend j’ai gagné le Cross du Mont Blanc à 42 ans, sans sponsors, humblement et j’ai surtout rencontré de belles personnes et savouré ces moments de vie qui sont déjà des souvenirs.

Le temps de fêter et valider ses réussites et déjà il est temps de rentrer.

Le retour à la réalité est rude. J’ai déjà hâte de partager, rencontrer, découvrir et inspirer.

On se donne rendez-vous où et quand ?

 

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